Passager entre 2 millénaires

Publié le par Guy Boulianne


Daniel Desbiens est né à Chicoutimi au Canada le 25 septembre 1954. Il est diplômé de l’université en ingénierie (UQAC baccalauréat en génie unifié), membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec, membre associé de l’UNEQ (Union des écrivaines et écrivains québécois), marié et père d’un enfant.
Il a œuvré entre 1970 et 2005 dans plusieurs domaines. Pour nommer les principaux : la construction et les travaux publics, le milieu scolaire, l’animation pour les jeunes, le travail de bureau et le travail de manufacture.
Il a fait un stage de travail de plusieurs mois dans un journal culturel « Journal Lubie » au Québec.
Autodidacte côté écriture n’ayant pas de formation littéraire académique importante si ce n’est que quelques cours de base lors de ses études de niveau pré-universitaire. Il a cependant toujours aimé la lecture d’où il a tiré, avec le temps, ses connaissances de la langue française et son goût de l’écriture.


Poète francophone, il écrit maintenant de la prose et de la poésie, mais il est surtout spécialisé dans l’écriture de « maximes » philosophiques et sociales, en ayant à ce jour écrit plus de 430 en langue française après une dizaine d’années d’écriture.

Daniel Desbiens a débuté par un long article dans les années 80 dans la revue sportive québécoise « Sentier Chasse et Pêche ». Il a écrit à quelques reprises dans les années ’90 dans les journaux « le Quotidien du Saguenay-Lac-St-Jean » et « le Progrès-dimanche » dans la section Opinion du lecteur. Mais son véritable rôle d’écrivain connu a débuté pour lui avec l’utilisation d’Internet. Il a alors accéléré son rythme d’écriture et a saisi l’occasion, au début des années 2000, ainsi que par la suite, de faire connaître et de diffuser une bonne partie de ses écrits à toute la francophonie. Ainsi, plusieurs de ses « maximes » circulent maintenant sur ce réseau mondial. Il considère être le principal auteur connu de « maximes françaises contemporaines » traitant de nombreux aspects du monde actuel.

Finalement, il a publié un recueil important de ses « maximes, pensées et courts textes poétiques» en décembre 2005 chez l’éditeur Guy Boulianne sous le titre : « Passager entre deux millénaires ».

Depuis janvier 2006 il a participé à la revue littéraire internationale « Acacia » ainsi qu’à la revue « Poetas sin fronteras ». Il a écrit en janvier 2006 une préface pour un nouveau recueil de poésie d’André Labrosse (« L’envol de l’épervier », édition Guy Boulianne).

Côté projet, il travaille présentement sur un projet de recueil de ses « maximes » en langue anglaise qui devrait être édité fin 2006 ou début 2007.

________________________________________________________


Wahid Bennani : Bonsoir Daniel. Heureux de rencontrer l’auteur de « Passager entre deux millénaires ». Ne sommes-nous pas tous, ou presque, des passagers entre deux millénaires,? Pourquoi un titre si général ?

Daniel Desbiens : Bonsoir Wahid. C’est un plaisir pour moi de faire cette entrevue. J’ai surtout choisi ce titre de « Passager entre deux millénaires » pour situer le lecteur dans le temps. Vous savez que mon recueil est composé en grandes parties de « maximes philosophiques et sociales » et que c’est un style d’écriture très rarement employé par les écrivains d’aujourd’hui ; d’où l’importance que j’accorde à bien me situer dans le temps. Je ne veux surtout pas que les lecteurs pensent que mon recueil renferme les écrits de quelqu’un d’autre dans le passé et je pense que ce titre permet d’éviter cette possible confusion. Aussi le terme « Passager » pour révéler au lecteur ma position d’observateur de la société. Les passagers sont généralement des observateurs de ce qui se passe autour d’eux. C’est ce que je fais et c’est en partie ce qui alimente et inspire mes écrits. Voilà Wahid.


Wahid.B : Vous le dédiez à votre fils Jean-Daniel qui a quel âge?

Daniel.D : Jean-Daniel est né en 1999. Il a 6 ans aujourd’hui.

Wahid.B : Un produit littéraire en guise d’héritage pour Jean-Daniel ?

Daniel.D : Oui en quelque sorte. Un enseignement qu’il pourra consulter quand bon lui semblera et quelque chose pour lui montrer que son père considère important le fait d’aller au fond de soi-même et au fond des choses. Aussi pour lui montrer à ne pas avoir peur d’affirmer ses valeurs et ses convictions. Cela il le comprendra sûrement mieux et l’assimilera quand il lira ce recueil plus tard.

De plus, je crois qu’il pourra en retirer de la fierté car, pour un fils, être fier de son père est important à mes yeux.

Wahid.B : On sait que ce premier ouvrage publié chez les Mille Poètes vous a facilité l’adhésion à l’UNEQ. Si vous nous racontiez un peu comment cela s’était passé?

Daniel.D : D’accord Wahid. Après un premier contact avec l’UNEQ, on m’a demandé de leur faire parvenir mon recueil pour fins d’analyse par leur comité de lecture. Il faut comprendre que l’UNEQ exige certains critères d’adhésion et je pense qu’ils ont raison de le faire. Donc, je leur ai fait parvenir mon recueil et la réponse n’a pas tardé à suivre et même qu’elle a été beaucoup plus rapide que celle prévue: j’ai été accepté comme membre officiel. Le tout s’est fait en quelques semaines.

Wahid.B : Quelle est la mission de l’UNEQ ? Quelles sont ses activités ?

Daniel.D : L’UNEQ ou l’Union des écrivaines et des écrivains québécois est un syndicat et une association professionnelle qui travaille à la promotion et à la diffusion de la littérature québécoise au Québec, au Canada et à l’étranger de même qu’à la défense des droits socio-économiques des écrivains. Elle représente et fait entendre la voix de ses membres auprès des gouvernements, dans les établissements d’enseignement, dans les maisons d’édition et auprès du public. Elle organise des activités de formation et de perfectionnement pour écrivains et offre de multiples services à ses membres.

Wahid.B : Il est bien dit que l’ouvrage se compose de maximes, pensées et courts textes. Il est évident, aussi, que les nouveaux lecteurs apprécient moins les écrits longs. Une nouvelle écriture pour les nouveaux lecteurs ?

Daniel.D : Eh oui, Wahid ! Je perçois une grande partie des lecteurs d’aujourd’hui comme des lecteurs ne disposant que de peu de temps à consacrer à la lecture. Si mes perceptions sont justes, je frapperai dans le mille avec ce recueil et avec ceux qui suivront.

Je crois également que les lecteurs plus âgés, ou ceux avec plus d’expérience dans la lecture, aimeront tout autant mon style d’écriture et mes écrits que les nouveaux lecteurs.

Wahid.B: Je n’en doute pas, cher Daniel. Mais ces maximes, ces pensées philosophiques et sociales, ne demandent-elles pas de longues réflexions ? Ne doivent-elles pas être l’objet d’une profonde méditation ?

Daniel.D : Oui, c’est vrai. Beaucoup de personnes actuellement, je pense, sont disposées à investir plus de temps dans la réflexion et la méditation que dans la lecture. On peut réfléchir et méditer profondément sur une maxime en faisant son jogging, en regardant un match ou en faisant la cuisine ou une foule d’autres activités mais on peut difficilement lire en faisant toutes ces activités. Évidemment que mes idées et mes convictions actuelles sur la société et sur la vie en général sont l’aboutissement de toutes mes longues heures de réflexions passées. Ces dernières ont donc joué un rôle de tout premier plan dans le processus de création de mon recueil. Et je réfléchis beaucoup, depuis que je suis très jeune, c’est dans ma nature profonde. Cela ne peut que se transmettre dans mes maximes et cette « soif de réflexion » j’espère la communiquer et ainsi pousser le lecteur à y investir un certain temps de réflexion également sinon mon but ne sera pas atteint. Idéalement je considère que « Passager entre deux millénaires » se lit en plusieurs étapes où les périodes de courtes lectures et de longues réflexions alternent ; mais il peut être assimilé autrement. Par exemple, en faire plusieurs fois la lecture est une excellente façon car il n’est pas très long à lire. Une autre manière d’aborder ce recueil, peut-être pas la meilleure cependant, est la suivante: une bonne maxime s’imprègne dans la mémoire du lecteur comme un fer chauffé sur la peau; elle laisse une trace presque indélébile sur laquelle on peut revenir quand bon nous semble pour y réfléchir. Je crois qu’il y a au moins une maxime dans mon recueil pour « toucher » de cette façon tout lecteur qui prendra le temps de le parcourir, ne serait-ce qu’une seule fois, et même dans une lecture rapide.


Wahid.B : Ces courts textes, ne seraient-ils pas pris pour des poèmes inachevés ?

Daniel.D : Non je ne crois pas que l’on puisse les considérer comme tel. Même s’ils s’apparentent à des poèmes, mes textes ne répondent pas aux critères de la poésie ou du moins ceux de la poésie traditionnelle quant à la forme et au style. De plus je considère ces textes comme complets dans leur état actuel. Je me plais à les nommer des « poèmes d’aujourd’hui » mais je ne suis pas certain que tout le monde soit d’accord avec cette appellation (sourire).

Wahid.B : Entre les proverbes populaires et les maximes, quelle différence ?

Daniel.D : Un proverbe populaire doit être universellement connu et reconnu comme une vérité indiscutable et partagée par tous. Une maxime n’a pas nécessairement la même reconnaissance et la même ampleur. Une maxime fait plus appel à la morale ou à des règles de conduite que le proverbe populaire qui est plus général et peut parler de tous les sujets. Une maxime peut être reconnue comme une vérité dans un pays ou une ethnie mais n’est généralement pas universelle comme un proverbe populaire. Une bonne maxime peut cependant devenir un proverbe populaire avec le temps si elle devient connue et rejoint tout le monde. C’est ce que j’espère de certaines de mes meilleures maximes.

Wahid.B : La maxime, par sa généralité, semble propre à refaire une conception du monde et peut donc exprimer une règle de conduite, de morale…
Une maxime, n’est-elle pas maxima sententia, signifiant la sentence la plus générale dans son emploi primitif ?

Vos maximes, Daniel, comment les définissez-vous ?

Daniel.D : Voici Wahid : à l’origine les « maximes » témoignaient des règles de conduites et des lois civiles. Elles étaient rigides, fermes et indiscutables. Elles étaient souvent ni plus ni moins comme des articles de loi civiles ou des règles religieuses imposées aux croyants sous peine de sanctions sévères post vie terrestre. On s’est beaucoup servi des « maximes » pour soumettre les ignorants par la peur ou par d’autres procédés manipulateurs à tous les caprices d’une certaine classe sociale de l’époque qui en retirait beaucoup de « pouvoir », donc de bénéfices matériels ou autres. Les gens de l’époque où les écrivains étaient des « dieux vivants» considéraient les « maximes » comme des vérités absolues, inconditionnelles et indiscutables. D’ailleurs on ne pouvait pas se permettre d’écrire n’importe quoi à cette époque tout comme il n’y a pas si longtemps à notre époque (sourire). Quant à moi qui suis d’une autre époque et d’une autre idéologie, mes maximes, je les considère comme des amorces de réflexion sur différents sujets.

Bien qu’elles affirment d’une certaine façon mes idées, mes idéaux et mes valeurs, je les soumets aux lecteurs mais ne les considère nullement comme des vérités universelles ou indiscutables sauf peut-être quelques unes, très évidentes, que j’estime pouvoir devenir des proverbes avec le temps. Donc, elles sont la manifestation de mes opinions et elles ne se veulent nullement manipulatrices ou corruptrices. Je les considère au contraire constructives et évolutives. Une phrase « bien tournée » et même discutable fait réfléchir et peut faire changer bien des choses avec le temps. Toi Wahid qui es un grand poète contemporain le comprends sûrement très bien. Et c’est un autre but primordial de tous mes écrits : faire avancer les choses, ou certaines choses, dans la bonne direction. Aider, faire ma part et même si elle est modeste, contribuer à la saine évolution de la société des hommes. J’ai senti déjà la concrétisation de cet état de chose car mes maximes sont citées et utilisées à toutes les sauces mais toujours dans un contexte constructif et évolutif, comme je l’avais espéré, et cela j’en suis très fier Wahid. Et je ne veux pas m’arrêter là.


Wahid.B : Vous avez effectué un stage de travail de plusieurs mois dans un journal culturel au Québec, publié dans plusieurs journaux. Mais votre véritable rôle d’écrivain connu n’a débuté qu’avec l’utilisation d’Internet. Pourquoi ? La presse cesse-t-elle d’être le troisième pouvoir ? (Sourire)

Daniel.D : (Sourire) J’ai compris où la voie du futur et du progrès se situait. La presse filtre tout et est contrôlée par une classe dirigeante pas nécessairement encline à faire avancer certains dossiers où leurs intérêts sont moindres. Cette classe dirigeante choisit habilement les dossiers à traiter. Un journaliste de la presse écrite en Amérique ne peut pas, même à notre époque, écrire n’importe quoi sous peine de perdre son emploi. Sur Internet, les règles sont tout autres. Ce réseau s’est accaparé rapidement une place maîtresse en remettant les pendules à l’heure et en redistribuant un pouvoir ayant dormi trop longtemps entre quelques mains habiles. La Liberté a horreur des filtres et la Liberté voyage maintenant par Internet. Les lecteurs choisissent la voie du progrès et une voie où ils s’y retrouvent. De plus, entre un réseau de lecteurs local et un réseau de lecteurs mondial le choix n’est pas très difficile à faire. Il en découle que le pouvoir de la presse a beaucoup diminué et continuera de diminuer encore je pense. Là je dois m’arrêter Wahid car nous dépasserions l’espace permis pour cette entrevue (sourire).


Wahid.B : On sait que sur le marché du livre les ouvrages en anglais se vendent bien mieux que ceux en français. On sait aussi que vous travaillez présentement sur un projet de recueil de vos « maximes » en langue anglaise.

Y a-t-il une quelconque relation entre ces deux faits?

Daniel.D : Oui et Non Wahid. Comme tout auteur je désire vendre le plus de livres possibles et faire le plus d’argent possible (rire) mais ce n’est pas mon but premier et loin de là. Ce que je désire avant tout c’est de faire connaître et apprécier mes maximes, donc mes idées et mes valeurs, au plus grand nombre de personnes possibles et éliminer ainsi la barrière des langues pour mes écrits. Et comme je l’ai déjà dit, j’aimerais que certaines de mes maximes deviennent des proverbes populaires et pour cela il faut que je vise à atteindre des lecteurs à l’échelle planétaire. C’est le « challenge » que je me suis donné, j’y travaille et j’aimerais qu’il se réalise de mon vivant. D’ailleurs, si tu veux un scoop mon ami Wahid, je mijote également le projet d’une traduction espagnole de mes maximes pour 2007 si tout va bien. Il faudra cependant que je me trouve un bon traducteur (sourire).

Wahid.B: Les bons traducteurs ne manqueront certainement pas pour que vous puissiez réaliser ce coup de trois. Merci cher Daniel pour votre précieux temps.

Daniel.D: Merci à vous.


_______________________________

Entrevue de Wahid Bennani
wahid.bennani@mille-poetes.com

© Mille Poètes LLC
_______________________________

RÉFÉRENCES :

http://www.lulu.com/content/205965

Publié dans Entrevues

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article