La Lumière infinie : Robert Brouat

Publié le par Wahid Bennani


Robert Brouat est né le 23 mai 1929, à Liboussou, un hameau situé au bord du Lot et faisant partie de la commune de St Vite dans le Lot et Garonne. Peu de temps après sa naissance, son père ayant trouvé du travail chez Delage, à Courbevoie, il vécut un an ou deux dans cette ville de banlieue. Pour des raisons de santé son père dû quitter la région parisienne dont l'air ne lui convenait pas. Cet ainsi qu’ils retournèrent dans son pays natal. Il y avait une usine métallurgique à deux kilomètres, c'est là que son père fut embauché comme manœuvre. Sa mère travaillait aux PTT comme "dame employée". Ils logeaient chez les parents de son père. Deux ans et demi après sa naissance son frère naquit. Quelque temps après les relations entre ses parents se détériorèrent gravement sans aller toutefois jusqu'à la rupture.

Sa mère fut nommée à Gonesse, près de Paris; elle emmena son petit frère avec elle; quant à lui, il resta avec son père. À cinq ans il entra à l'école maternelle. Aux grandes vacances, l'été d’après, il alla à Gonesse rejoindre son frère et sa mère. À la rentrée, il revint dans le Lot et Garonne. Il alla à l'école primaire. Aux grandes vacances suivantes, il revint à Gonesse, il y resta deux ans, il allait à l'école de cette ville. Il revint ensuite à Liboussou et il y resta jusqu'à son certificat d'études qu’il passa avec succès. Après quoi il alla à l'école à Fumel, chef-lieu de canton à deux kilomètres de son village natal, à une école qui préparait le brevet.

Entre-temps sa mère fut nommée à Marray dans l'Indre et Loire, comme receveuse des postes. Il la rejoignit l'été suivant. À la rentrée d'octobre, ils partirent, son frère et lui, comme pensionnaires à l'institution St Louis, un collège libre à Saumur, au bord de la Loire. Il fit son service militaire à Tanaïs, près de Bordeaux et à l'EAT à Tours, il fut libéré au bout d'un an. Reçu au concours d'agent d'exploitation, aux PTT, il fut nommé au bureau de poste de Château du Loir, dans la Sarthe.

En 1965, il fut atteint de tuberculose pulmonaire. En congé de longue durée pour deux ans, il passa trois mois au centre hospitalier du Mans, ensuite il fut admis au sanatorium de Sainte Feyre, près de Guéret, dans la Creuse. Réintégré après deux ans d'inactivité, il fut nommé à nouveau à Château du Loir. En 1975, il fut muté à Bordeaux inter. Il y resta jusqu'à sa retraite, en 1989.

Depuis qu’il est retraité il se promène et fait d'assez fréquents voyages autour de Bordeaux. Il aime beaucoup flâner dans la nature, surtout au printemps et à l'automne. Les beautés qu’il y découvre l'ont inspiré dans ses poésies, ses nouvelles et le roman qui vient d'être publié.

Il avait plus de soixante-dix ans quand il a commencé à écrire des poèmes. À par ça, il lis, fait des mots croisés, surfe sur internet. Il vit seul mais ne s'ennuie pas. Il s'entend très bien avec ses neveux et nièces qu’il voit assez souvent.

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Wahid Bennani : Bonjour Robert Brouat, heureux de rencontrer l’auteur de «La Lumière infinie»

Robert Brouat : Bonjour Wahid Bennani, je suis heureux aussi de cette rencontre. Elle va me permettre, je l'espère, de donner quelques explications sur mon ouvrage.

Wahid.B : La Lumière Infinie pour faire allusion à la vie ou à la mort ?

Robert Brouat : À la vie; c'est le triomphe de la vie, une vie merveilleuse. L'entrée dans la lumière transforme complètement tous ceux qui y pénètrent. Ils ne peuvent plus souffrir de rien et toutes leurs qualités et leurs capacités sont développées au maximum. Ce roman est une oeuvre de pure fiction avec des situations et des paysages de rêves.

Wahid.B : Et si nous nous donniez un aperçu de votre roman ?

Robert Brouat : C’est l'histoire d'un petit garçon qui entre dans une sorte de monde merveilleux. Dans ce monde il découvre des paysages de toute beauté et il s'aperçoit qu'il est complètement transformé, qu'il ne peut plus souffrir de rien, qu'il est devenu impassible et invulnérable. Il rencontre un autre enfant comme lui, et tous deux, allant de découvertes en découvertes, vivent des aventures extraordinaires pour leur plus grande joie. Ils rencontrent d'autres êtres comme eux qui ne sont plus soumis aux exigences du monde d'avant dont ils ont encore de temps en temps la vision. C'est ainsi qu'au cours d'une de ces visions ils rencontrent un petit garçon retenu en otage. Ils projettent de lui venir en aide et de le délivrer. Et là, s'achève la première partie du roman. La deuxième partie est l'histoire de cet enfant transporté dans le futur par rapport à sa propre époque. Le petit François se retrouve à l'époque moderne, en 2004. C'est un monde vraiment nouveau pour lui et les motifs d'étonnement ne manquent pas à la vue de toutes les inventions et de toutes les découvertes qui ont eu lieu depuis son époque. Après maintes péripéties et aventures, il réintègre le Moyen-Âge. Et c'est la fin de la deuxième partie.
À la troisième partie, nous retrouvons les êtres de lumière avec leurs aventures merveilleuses dans des paysages de rêves.


Wahid.B : Ainsi donc vous avez commencé à écrire des poèmes après soixante-dix ans, pourquoi attendre si longtemps ?

Robert Brouat : Je n'avais jamais pensé écrire des poèmes avant, l'idée ne m'en était même pas venue; je n'en avais aucun désir. Je n'aurais jamais pensé en être capable. Et puis, un jour, j'ai essayé; je me suis concentré sur un sujet, j'ai fait le vide en moi et c'est venu: j'ai pu aligner quelques vers. Voyant que je pouvais y arriver je me suis pris au jeu.


Wahid.B : Jusqu’où ce jeu vous a mené ?

Robert.B : J'ai commencé à écrire des poésies. J'en ai envoyées à divers forum et ce jeu m'a finalement mené à écrire des poésies dans un recueil qui a été publié

Wahid.B : Peut-on connaître votre expérience avec l’écriture ; ce qui vous a poussé à écrire ?

Robert Brouat : Avant d'écrire mes premiers poèmes, je n'écrivais jamais ou presque. Depuis quand j'ai une idée je la met sur le papier. Même il m'est arrivé de découvrir des vers la nuit, en rêvant; dès mon réveil je les notais tout de suite pour ne pas les oublier. J'imagine des situations, j'aime revivre certaines périodes de ma vie. Je pourrais dire que ce que j'écris est l'expression de mes sentiments, de mes goûts, de mes désirs, de mes rêves, de ce que j'aime passionnément, qui me tient à coeur.

Wahid.B : Avez-vous publié autre chose que « La Lumière infinie » ?

Robert.B : Oui, j'ai publié un recueil de poésies intitulé « Lumières et couleurs » qui comprend, entre autres, les poèmes suivant en alexandrins: Mon lit, La montagne l'hiver, Mort et Résurrection, Paix, Feuilles rouges, La mer, Les cerisiers fleuris, etc...

Wahid.B : « Les merveilleuses aventures du petit Léon » composent la première partie de votre roman. Léon, c’est Robert Brouat l’enfant ?

Robert Brouat : J'ai fait appel à un souvenir d'enfance quand j'ai commencé à écrire ce roman. Quand j'étais petit j'étais déjà allé en pèlerinage avec mon père, à bicyclette. Mais ensuite, le sommeil du petit Léon, son entrée dans la lumière, dans un monde merveilleux et de rêves est œuvre de pure imagination ainsi que tout le reste du roman.

Wahid.B : Pourquoi un roman de fiction plutôt d’un ouvrage réaliste ?

Robert.B : Le genre me tentait, m'interessait. Je rêvais d'un monde merveilleux et l'idée m'est venue de décrire ce monde fantastique par l'intermèdiaire de personnages, les enfants ou les êtres de lumière, qui entreraient dans ce monde de rêve. C'est une sorte d'au delà ou d'univers parallèle, comme on voudra. Je me suis laissé guider au fil des jours par mon inspiration. Quand j'ai commencé à écrire ce roman je ne savais pas du tout ce qui allait arriver à mes personnages ni à quelles aventures ils allaient etre confrontés. J'ai opté pour un monde de joie et de lumière, mais cependant quelque peu inconnu, monde qui transforme ceux qui y pénètrent et qui les rend capables de profiter pleinement de toutes ses merveilles.


Wahid.B : J’ai été l’un des premiers à lire votre ouvrage et je vous en félicite. Vous avez l’étoffe d’un romancier sinon comment arriver avec une histoire où il est question « des oiseaux du paradis » comme on dit dans notre culture, ces enfants qui meurent jeunes et qui sont entre « deux positions » l’enfer et le paradis. J’imagine que c’est dans la vie éternelle où vous les avez mis ?

Robert .B : Ce ne sont pas seulement des enfants qui entrent dans ce monde nouveau; il y a aussi des adultes et mêmes des vieillards. Ils redeviennent enfants quelque soit l'âge de leur mort ou plutôt ils deviennent semblables à des enfants. Ce ne sont pas vraiment des enfants, c'est ce que j'explique dans la troisième partie du roman, à la page 97. Ce serait plutôt des êtres de lumière dont l'enveloppe charnelle reflète la beauté de l'âme. Ils retrouvent tout l'éclat et la beauté de la jeunesse. Ce ne sont pas de purs esprits, ce ne sont pas des anges. Dès qu'ils entrent dans la lumière un nouveau corps leur est donné. Ils sont tout transformés; ils ne peuvent plus vieillir, ils ne peuvent plus mourir. Ils sont bien vivants, d'une vie qui n'aura pas de fin, la vie éternelle en somme.

Wahid.B : Ces êtres de lumière ont bien aidé un enfant du passé on faisant de sorte qu’il soit transporté dans le présent, son futur, pour échapper à ses agresseurs.
Pourquoi ne fut-il pas transporté dans un futur récent, juste pour être averti des événements par lesquels il va passer ?

Robert.B : Les êtres de lumière voulaient bien ramener François au moment où il n'avait pas encore été kidnappé. Mais j'ai voulu emmener l'enfant dans le monde contemporain, en 2004, pour montrer ses réactions face à ce monde de progrès, si nouveau pour lui. J'aime beaucoup les récits de voyages dans le temps et l'envie m'est venue de raconter les aventures du petit François confronté au monde moderne et à toutes ses inventions: l'électricité, l'auto, l'avion, le train, etc... Je me suis arrangé pour qu'il se retrouve à cette époque moderne, la nôtre, où le progrès matériel rend la vie beaucoup plus facile que du temps de François. Lui-même trouve d'ailleurs cette époque formidable. Il est vrai que dans bien des domaines nous avons la vie plus facile que dans les temps anciens. Mais il y a toujours des pauvres et des exclus, malheureusement; et aussi des crimes, des guerres, des violences de toutes sortes, comme à toutes les époques. Il y a aussi dans le caractère et le comportement humain, quelque chose qui est éternel, qui est de toutes les époques.


Wahid.B : Lorsque Léon s’est assoupie sous un arbre, son âme monta au ciel et le lecteur ne s’en est rendu compte qu’après avoir suivi l’itinéraire des deux garçons voyageant dans les cieux, sans ailes ni avion. Un effet de choc ?

Robert.B : Je dirais plutôt qu'il s'est transformé. Tous ces êtres de lumière sont des ressuscités, non pas avec leur ancien corps de misère mais avec un nouveau corps qui, lui, n'est pas soumis aux lois de la nature; c'est un corps spiritualisé, soumis à l'âme en toutes circonstances. C'est ainsi qu'il échappe aux lois de la pesanteur: comme le petit Léon et son ami lorsqu'ils s'élèvent au dessus des nuages par la seule force de la pensée. Lors d'un voyage en avion, retour d'Angleterre, j'avais eu l'occasion d'admirer la mer de nuages; c'était de toute beauté. Il n'est plus soumis aux contingences de l'espace: il peut se porter instantanément à n'importe quel point de la terre ou de l'univers. La mort n'a plus de prise sur lui. Il est impassible, il ne peut souffrir de rien.


Wahid.B : Dois-je comprendre que ces êtres de lumière ne sont pas des morts qui franchissent cette lumière qui mène à l’au-delà ?

Robert.B : La mort est un mystère: pour les uns elle est l'anéantissement total et définitif de l'être, pour d'autres elle est l'accès vers un autre monde. On peut dire que les personnages de ce roman sont morts au moment où leur âme a quitté son enveloppe charnelle, mais dès qu'ils entrent dans la lumière ils reçoivent un nouveau corps, cela étant on peut dire qu'ils sont ressuscités. Ce nouveau corps qu'ils reçoivent, doté de toutes les perfections et ne connaissant aucun défaut ni aucune tare, permet aux êtres de lumière d'apprécier le monde qui les entoure, dans toute sa beauté.


Wahid.B : Un monde sans maux ni souffrance, n’est-ce pas l’image d’un certain Eldorado même ailleurs, quelque part dans le néant dont l’homme rêve depuis longtemps ? En somme un paradis ni terrestre ni divin ?

Robert.B Cela pourrait être une sorte de paradis terrestre et même, peut-être aussi, divin; le divin étant représenté par la lumière qui est omniprésente dans le roman, sauf dans la deuxième partie. Son intervention est assez fréquente. En voici quelques exemples: « une force les pousse vers cette lumière. Ils entrent. Aussitôt ils se sentent environnés de paix et d'amour. Leur cœur tressaille de joie...» et un peu plus loin « cette lumière les transfigure. Elle est sur leur visage comme une divine caresse.» et dans la troisième partie « Soudain, une sorte de lumière immatérielle les entoure et provoque en eux des torrents de joies et de délices....... cette lumière, toute de douceur et de tendresse, les enveloppe comme le ferait une mère avec ses petits enfants »
Cette lumière a une personnalité; c'est quelqu'un, pourrait-on dire; elle est douce, aimable, accueillante. Elle fait vivre tout ce qu'elle pénètre. Je me demande si elle ne serait pas le personnage principal de ce roman.

Bien sûr, c'est un monde imaginaire que j'ai décrit. En somme, à part le voyage instantané sur la planète lointaine, je n'ai guère décrit que les beautés de la terre, une terre délivrée du mal et de la mort tout comme les êtres de lumière.
La terre est très belle. Ce qui nous empêche de jouir de ses beautés, ce sont nos imperfections, nos limites, nos tares, nos défauts, nos insuffisances: la maladie, la souffrance, la peur, etc... Nous prenons contact avec tout ce qui nous environne par l'intermédiaire de nos sens: nous avons besoin des yeux pour voir, des oreilles pour entendre; que l'un d'eux vienne à manquer et nous sommes aveugles ou sourds; nous ne pouvons plus voir les merveilles de la nature, ni entendre les plus belles harmonies, nous ne pouvons plus sentir les suaves parfums si nous sommes privés de l'odorat. Mais supposons que toutes ces facultés soient développées de façon prodigieuse sans aucun risque de s'étioler ou de disparaître, quelle vie merveilleuse nous aurions.

Bref, que le lecteur voit dans ce roman la divine présence d'une lumière toute de douceur et de tendresse qui réjouit le cœur des enfants, qu'il y voit les aventures de gamins s'ébattant dans un merveilleux conte de fée, suivant ses convictions, ses goûts, ou ses désirs les plus profonds, je souhaite qu'il passe un bon moment en partageant les aventures de ces êtres merveilleux, et, afin que la fiction puisse un jour devenir réalité, qu'il lui vienne l'envie, en vivant ce monde imaginaire si beau, de contribuer à bâtir un monde meilleur, de paix, de tolérance et d'amour.


Wahid.B : D’autres projets de publication ?

Robert.B : Oui, j’ai écrit d'autres poèmes et je pense en écrire encore d'autres. Quand j'en aurai assez pour faire un recueil, je les ferai publier. J'ai aussi écrit des nouvelles comme « Le souffre-douleur », « La clé du futur » et d'autres qui ne sont pas encore terminées. Je viens de commencer d'écrire un autre roman, j'y travaille de temps en temps. Il n'est pas près d'être fini. Il faut compter plusieurs mois si je trouve l'inspiration nécessaire pour aller jusqu'au bout.

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Entrevue de Wahid Bennani
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Publié dans Entrevues

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